Comme vous l’avez peut-être lu dans la rubrique « Pour me connaître (un peu) mieux », je suis une passionnée de mode, et c'est donc sur ce thème que je vais commencer sur ce blog.
J’ai découvert récemment un jeune créateur camerounais. C’est écrit dans le titre, il s’agit d’Imane Ayissi. Il est arrivé en France il y a plus de 10 ans comme danseur, puis a fait du mannequinat et s’est ensuite tourné vers ce qui l’intéressait vraiment : la mode. Il a lancé sa première collection "Coccinelle" en 1992 et essaye aujourd'hui de se faire une place dans la mode parisienne.
Je dois avouer que je me faisais une image très stéréotypée de la mode africaine. Une image à base de boubous, de couleurs bariolées, de tissus africains (qui sont d'ailleurs pour la plupart fabriqués en Chine et au Danemark… juste en passant !). Je me suis donc trouvée bien bête quand j’ai découvert les créations d’Imane Ayissi… La culture africaine dans tout ce qu'elle a de plus riche y est complètement mais très délicatement présente. On y retrouve des inspirations de masques, de costumes traditionnels, de cultes religieux… le tout étant d'une immense modernité, très sobre et majestueux.
J’ai été très touchée par la façon dont Imane Ayissi rend hommage à l’Afrique à travers son art.
Je vais essayer de vous parler, avec mes mots pas très pro certes, mais qui ont le mérite d'exister, de deux collections : Voodoo Mood (Automne/Hiver 2009/2010) et Mimbak (Printemps/Eté 2012) qui m’ont particulièrement touchées. Pourquoi ? Parce que la première raconte le vodou à travers ses codes (les poupées, les neouds…) mais sans être intrusif. C'est-à-dire que toute la collection est basée sur la coupe des vêtements et le travail de la matière. Chaque look est fait entièrement en noir ou en blanc et finalement on ne se concentre que sur le vêtement et ça nous permet de nous interroger justement sur les codes qui sont utilisés.
Imane Ayissi - Voodoo Mood - Automne/Hiver 2009/2010 |
La deuxième collection est inspirée des cicatrices, c’est d’ailleurs ce que veut dire le terme Mimbak. Ce qui est intéressant c’est de voir que ce mot, dans le dialecte que parle le créateur, veut aussi dire rayures. Et par conséquent toute la collection va être basée là-dessus. Ce qui m’a complètement bouleversée (le mot est fort mais très juste) c’est la simplicité de cette collection très « nature » où la femme est incroyablement mise en valeur dans tout ce qu’elle a de plus féminin, notamment par une veste qu’on retrouve tout au long de la collection dans plusieurs coloris, et qui je dois dire me fait craquer.
Un travail des coupes toujours, mais aussi une importance du choix des matières cette fois qui donne beaucoup de relief à la collection je trouve.