Culture


 
Vendredi dernier j'ai été voir l'exposition Louis Vuitton / Marc Jacobs au Musée des Arts Décoratifs, et je voulais vous en parler parce qu'elle me laisse assez perplexe.



L'exposition est séparée en deux: un étage pour Louis, l'autre pour Marc.
Au premier étage on découvre toute l'histoire de Louis Vuitton, ses débuts, sa progression... mais aussi toute une partie très intéressante sur le contexte historique.
Par exemple, ce que je ne savais pas c'est qu'au 19e siècle, par soucis de gain de place, mais aussi parce que le tissus et la confection coûtaient très cher, les vêtements étaient exposés dans les vitrines sur des poupées. La cliente choisissait sa robe sur une poupée et on la lui faisait à sa taille.


Source: site des Arts Décoratifs

Donc dans cette partie de l'expo, après une partie historique très intéressante, on voit toute une série de malles, qui sont certes très belles, mais j'aurais trouvé plis intéressant d'avoir plus d'explications sur leur fabrication, sur la naissance du Monogram... tout cela est très peu évoqué.
Ensuite on passe à l'étage de Marc Jacobs. C'est vraiment un autre monde. On passe radicalement du monde des malles au monde des fashion shows.
L'étage de Marc est très bien fait parce qu'il retrace complètement l'historique du travail de Marc Jacobs pour Louis Vuitton, notamment grâce à un mur de sacs correspondant à chaque défilé, ou encore à la mise en avant de ses différentes collaboration avec des artistes.

Source: http://www.materialiste.com

C'est donc très intéressant non seulement de pouvoir observer tout ce cheminement dans une seule pièce, mais aussi très émouvant de pouvoir découvrir les créations de Marc Jacobs et de ses équipes de près et dans une mise en scène à la fois très recherchée et assez spectaculaire.
 


Source: http://www.materialiste.com


Ceci étant, l'une des choses qui m'ont génée c'est ce manque d'explications des inspirations. On commence l'étage MJ par un mur d'inspirations (très bien fait ceci dit avec des vidéos, des photos...) et on passe directement aux collections... sans lien entre les deux. 

Un manque de lien donc, qui se retrouve aussi dans l'expo de manière plus globale entre Louis Vuitton et Marc Jacobs. A part sur la façon dont MJ a réinterprété le Monogram, on ne voit pas de lien réel entre ces deux parties de l'expo, qui au final auraient très bien pu être deux expo totalement distinctes.
 
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Une expo à écouter: Anicroches

Je reviens tout juste de la dernière exposition de l'Espace Culturel Louis Vuitton: Anicroches. C'est une exposition assez déroutante et étonnante sur la musique. Je vous parle ici d'une expo qui ne s'adresse pas qu'aux musiciens experts, mais d'une exposition qui vous fait ressentir la musique. Les artistes y sont musiciens ou non et nous font voir (ou plutôt entendre) la musique en tant que chose à vivre.
C'est une exposition où le visiteur rest réellement en relation avec l'oeuvre qui se révèle lorsqu'on la touche, lorsqu'on la parcourt.

On y écoute des sons que l'oreille humaine ne peut entendre, on y découvre des instruments collectifs ou dont on joue sans avoir à y toucher, des partitions froissées à déchiffrer avec le coeur plutôt qu'avec le solfège... bref une expo à aller écouter, mais aussi voir et toucher à l'Espace Culturel Louis Vuitton (60, rue Bassano - Paris - M°George V) avant le 19 février 2012.




 

 Petit bémol cependant, c'est une exposition qui à mon avis nécessite réellement une visite guidée, sans quoi on manque très vite la signification des oeuvres (ce qui n'empêche pas de pouvoir apprécier leur esthétisme).

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Je suis en train de lire Eloge de l'ombre de Junichiro Tanizaki. C'est un livre sur "l'esthétique japonaise"... blabla bla... ça vous pouvez le trouver sur Wiki si vous voulez, et je ne suis pas ici pour faire des copiers/collers (je garde ça pour d'autres occasions).

J'ai voulu écrire cet article pour vous parler de deux choses qui me frappent en lisant ce livre.

Pour vous en parler, je suis obligée de commencer par le commencement, et donc par vous expliquer pourquoi je lis ce livre... tout part de là!
J'ai récemment découvert le travail de Yohji Yamamoto, un créateur japonais qui a imaginé toute une collection super-over-size. De notre point de vue Occidental, c'est plus qu'inesthétique, et en plus c'est vraiment très compliqué à porter parce que pas pratique du tout.
Je me suis mise à discuter avec la vendeuse de la mysthique boutique de la rue Cambon, et elle m'a expliqué que justement, l'esthétique était là, dans l'espace qui existe entre le corps et le vêtement. Que les japonais voient la beauté non dans ce qui est visible (comme nous qui mettons notre corps en valeur grâce à des vêtements plus ou moins moulants), mais dans ce qui est caché, ce qui est suggéré.
J'ai trouvé ça très intéressant comme façon de penser, et très intriguant parce que si opposé à ma propre culture.
Du coup lorsque je suis tombée sur ce livre, j'ai voulu le lire!

La première chose qui m'a frappée, c'est que finalement on se rend compte que c'est en vivant au quotidien dans des maisons très ombragées, voire même sombres, que les japonais ont fini par inventer une esthétique dont la beauté ne se révélait qu'au sein de cette ombre.
C'est intéressant parce que je pensais que c'était le contraire... je veux dire qu'on trouvait des choses belles, qu'on avait un sens esthétique particulier et que justement on arrangeait notre vie autour de cet esthétisme pour pouvoir en profiter. Eh bien... en fait non!
Les maisons japonaises sont très sombres, donc les japonais jouent avec les ombres et les matières qui sont sublimées par cette obscurité, et pas les japonas trouvent que certaines choses sont plus belles dans l'obscurité, donc il font des maisons sombres!

La deuxième chose qui est très intrigante c'est qu'en Occident, l'ombre a une connotation très négative autour de la mort, de la pauvreté, de la saleté, du mal... Et on a du mal à imaginer que justement elle puisse être au centre de l'esthétique dans d'autres cultures.
Ce qui ressort beaucoup de ce livre, c'est que chez les japonais l'ombre n'as pas ce côté négatif et inquiétant. Au contraire elle est apaisante et donne vie aux objets par contrase lorsqu'ils sont touchés par la lumière.

Pour conclure, je dirais que Eloge de l'ombre est un petit livre très court et très intéressant, qui donne une vision complètement opposée de la nôtre de ce que peut être l'esthétisme et la façon de le concevoir, un bon moyen de challenger nos évidences quotidiennes. Donc à lire!

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Mardi 20 Septembre 2011


Cet article pour vous faire part de mon énoooooorme enthousiasme super débordant pour Crazy Stupid Love que j'ai absolument ADORE!!

C'est un film qui donne le sourire, voire même qui vous rebooste pour un moment, 
qui nous fait dire que les princes charmants ça existe
que se battre jusqu'au bout pour la personne qu'on aime c'est pas nian-nian ni stupide,
qui fait dire à votre mec qu'il voudrait bien être physiquement photoshopé, donc on crache pas dessus,
qui vous donne envie de sauter partout à la sortie, et ça c'est top parce que ça arrive pas tous les jours!!
Donc un seul (en fait 3) mot: FONCEZ AU CINEMA!!!
  
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Week-end du 15 août: Fêtes de Genève


Le we du 15 août, se déroulaient à Genève une grande fête forraine, et une sorte d'expo sur l'Inde! Sur une petite place au milieu d'un parc près du lac, ils avaient installé pleins de stands sur la culture indienne que ce soit l'art, la gastronomie, des métiers... donc bien sûr avec des couleurs magnifiques, des costumes traditionnels, de très jolis décors...
Voilà quelques photos!











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 L'angoisse personnalisée: Hussein Chalayan




Pour commencer, cet article est très long et j’en suis désolée, mais j’avais vraiment besoin de vous dire TOUT ça !
J’ai été récemment voir l’exposition d’Hussein Chalayan (que nous appellerons HC dans la suite de l’article parce que voilà, c’est long à écrire, et comme je vous écris au fil de ma pensée, il faut que je tappe vie!) qui se tient en ce moment au Musée des Arts Décoratifs à Paris. C’est une carte blanche laissée à l’artiste pour s’exprimer, et c’est de se fait d’autant plus intéressant je pense parce que ça permet à ce dernier de nous faire une synthèse du message qu’il veut faire passer, de prendre en quelque sorte du recul sur son œuvre et de dire « voilà au fond ce qui est important pour moi ».
Pour tout vous dire je ne connaissais ABSOLUMENT PAS ce créateur, mais même pas un peu, même pas de nom, rien du tout ! Ca aurait pu être le nouveau garagiste d’en face ça aurait été pareil… C’est pas glorieux je sais, mais c’est le cas, et c’est comme ça !
Donc pour lutter contre mon inculture, et parce que j’étais curieuse de voir « qui c’était celui-là », je suis allée à l’expo !
Je ne vais pas vous retracer toute l’histoire d’HC, mais grosso modo il est chypriote de naissance et a quitté son pays assez jeune, et il vivait entre Londres (où il vivait « en vrai ») et Chypre (où il allait voir sa famille). Donc double culture + déracinement oblige, il nous raconte pleins de choses notamment sur le voyage, le temps, la vitesse, les différences entre ses deux cultures…
Moi je voudrais vous parler de deux choses qui m’ont beaucoup marquées, et qui m’ont mises mal à l’aise au point qu’en sortant de l’expo je ne savais pas si j’avais envie de pleurer, de me reclure dans un coin, d’aller faire des achats super compulsifs pour me défouler, ou de manger… enfin bref j’étais ultra mal, sans savoir vraiment ce qui m’avait mise dans un état pareil.
Aujourd’hui ça fait déjà bien 2 semaines que j’y suis allée, et en voyant les affiches dans le métro, j’y ai repensé, et je pense que j’ai des pistes de réponses aux raisons de mon mal être…
Le déracinement :
Comme je l’ai dit très brièvement au-dessus, HC a quitté son pays très jeune. Je pense que quelque part Londres a été un vrai catalyseur de son développement artistique, mais il était perdu là-bas. Dans cette exposition il nous parle beaucoup des exilés, des réfugiés en fuite… Et il est très efficace ce garçon !! Tellement efficace qu’on se demande si il ne nous parle pas complètement de lui en fait. J’ai ressenti un grand vide, mais plus un vide intersidéral que vite fait un petit manque ! Quelque chose de très profond… Ce qui m’a marquée c’est par exemple cette capsule qu’il a imaginée et qui pourrait servir de maison à quelqu’un. Une capsule qui permettrait de voyager entre Londres et Chypre sans vraiment s’en rendre compte, tout en étant en extrême sécurité dans cette capsule qui rappelle étrangement le ventre maternel. 
  
J’ai ressenti ce mal-être pendant toute l’expo en fait, et l’apogée ça a été ça…
La place de la femme :Hussein Chalayan nous parle beaucoup de la femme et de sa place dans la société occidentale, et orientale de part sa double culture, avec tout un jeu sur la burqua, qui a fait scandale d’ailleurs au moment du défilé, la femme qui nettoie, mais en même temps la femme libre, etc.
Dans l’un de ses défilés les plus merveilleux (printemps/été 2007), il nous éblouis avec nombre de ses créations qui se transforment directement sur le mannequin, c’est absolument incroyable. Le thème étant de retracer l’histoire de la mode, on retrouve pleins de clins d’œil aux pièces qui ont marqué la mode.
Mais voilà… à la toute fin du défilé, le dernier mannequin se retrouve complètement nue sur le podium. Mais pas nue/belle, ni nue/sexy, juste nue/froidement comme jetée en pâture au monde. Et après, comme à la fin de tous les défilés, tous les mannequins reviennent sur le podium, mais là elles font toutes le tour de celle qui est nue et qui reste au milieu là, seule, et qui s’en va en dernier. Là j’avais juste envie de pleurer. Je me suis sentie complètement atteinte, comme si c’était moi qu’on avait mise sur ce podium nue au devant le monde entier.
Voilà ce que moi j’ai ressenti. C’était un peu dur, mais malgré tout il en faut pour me mettre dans des états pareils ! Donc c’était une expo très forte et je vous la conseille vraiment parce que je pense que ça vaut le coup !
Si vous voulez plus d’info sur l’expo en elle-même, le site des Arts Déco est très bien fait je trouve.