dimanche 28 octobre 2012

Le sac, un petit monde d'amour

En ce dimanche matin ensoleillé, je voulais partager avec vous quelques passages du livre de Jean-Claude Kaufmann: Le sac, Un petit monde d’amour.

Pourquoi je vous fais lire ça? Parce que ça résume tout à fait et avec précision ce que moi je ressens quand je vois un sac, quand il me plaît, et la relation que j'entretiens avec après... J'ai été très émue en lisant ces lignes de voir que je n'étais pas la seule à ressentir ça visiblement! 


Petite aparté sur le livre:
Je vous conseille vraiment de le lire, au moins en diagonale, parce qu'il parle du rapport que les femmes ont avec leur sac à main, c'est à dire comment elles le choisissent, pourquoi, ce qu'elles y mettent dedans et comment... le tout sur la base de témoignages. Donc ça se lit super facilement et ça permet vraiment de mettre des mots sur des choses qu'on fait toutes et dont on ne s'aperçoit pas.







La révélation!


Chapitre 11 – Coups de foudre

"Un achat sur deux se fait par un coup de cœur. Et assez souvent il s’agit d’un véritable coup de foudre, le mot n’est pas trop fort. L’excitation est telle parfois, qu’elle pourrait mener aux comportements les plus extrêmes… […]
Sac Weill
- Coup de foudre absolu rue Victor Hugo
Un coup de foudre, c’est d’abord l’histoire d’une rencontre, imprévisible et imprévue, comme marquée du sceau du destin. Qui rompt avec l’ordinaire et irrésistiblement nous emporte. […] 

Marion: « J’ai vécu avec mon sac une véritable rencontre. […] Je m’étais rendue dans une boutique de sacs pour trouver un cadeau, quand j’ai aperçu un sac dont la forme, la couleur, la silhouette – j’ignore quels mots peuvent définir un sac – m’ont touchée par leur beauté. Je me suis permis de le prendre dans les mains, aucune vendeuse ne m‘avait encore sauté dessus, et pour la première fois je me suis sentie « habillée par mon sac », sensation tout à fait inconnue. Il redéfinissait ma personne extérieure tout en donnant tout son sens à mon look. Il était un délicieux chocolat, un exquis moment d’ivresse, il était un instant de luxure.»

D’un seul coup, l’on peut décrocher de la vie ordinaire, s’envoler ailleurs, dans un monde de beauté, porté par un souffle d’émotions enveloppantes.
Sac Alma, Louis Vuitton
- Le sac qui fait le look

[Carole] Elle se lança dans la fabrication, « chez l’un des plus grands maroquiniers français (celui aux initiales) ». Et, nullement égoïste, elle rêve aux sentiments que d’autres pourront ressentir. « Des sacs, j’en vois passer tous les jours des centaines, et c’est toujours avec le plus grand bonheur que je rêve à la personne qui aura le coup de foudre pour tel ou tel modèle, j’imagine sa vie, l’endroit du monde où elle se trouve, comment elle investira cet objet. »

[Nora] « C’est un objet qui me fascine, depuis l’adolescence. La plupart des personnes qui m’entourent ne comprennent pas mon obsession pour le sac à main, et encore moins ma capacité à en acheter « sans cesse » de nouveaux. De mon point de vue, j’en achète en fait très peu. » L’achat d’un nouveau sac est un rituel amoureux parfaitement raffiné. Comme dans le code courtois, il suit des étapes progressives, qui font monter le plaisir, et franchit des épreuves. Mais à la différence de l’amour courtois, les mains de Nora entrent très vite en action. Il lui faut toucher, caresser cette peau, sentir son contact. « Je n’achète pas n’importe quel sac. Il faut qu’il me plaise. Il y a quelque chose de l’excitation amoureuse dans la première approche vers le sac. Je le repère généralement de loin, dans la rue, ou de l’entrée d’un magasin. Dans les quelques pas qui me séparent de lui, je sens souvent mon cœur battre. […] Je suis particulièrement attentive aux sentiments qu’il m’inspire, aussi bien lorsque je le regarde que lorsque je passe ma main dessus. Il faut qu’il m’émeuve d’une manière ou d’une autre. » Puis vient le travail de l’imaginaire. Il ne suffit pas que le sac puisse l’émouvoir. Il faut aussi qu’il puisse se révéler le compagnon idéal qui rehaussera ses identités futures. Elle l’intègre donc dans les scénarios du possible de son petit cinéma secret.

Premier Flirt, Lancel
- A trôné des jours sur la table de mon salon
[…] Après le coup de foudre, l’émotion suit une courbe caractéristique. Au début, même intégré dans l’univers et manipulé d’une façon routinière, sa seule vue déclenche encore des émotions fortes. […] Nora installe aussi le nouveau venu dans un statut particulier, favorisant l’adoration. « Au départ, je ne place pas le « nouveau » avec les autres. Je le place à un endroit bien en vue […] pour pouvoir l’admirer. » Puis l’objet tant aimé s’intègre dans une familiarité plus ordinaire, une tendresse cachée, une complicité implicite ; comme il arrive là aussi bien souvent dans les amours humaines. Et comme dans les amours humaines, tout est bon pour raviver la flamme de la passion."